[Mix énergétique] Les bailleurs sociaux à la rencontre du Gaz Vert avec leur partenaire GRDF

Publie le 5 juillet 2022

Les rencontres du Club énergie sont des rendez-vous importants pour l’URH et des bailleurs de la région. Cet espace d’échange privilégié entre les organismes et les énergéticiens est une réelle opportunité pour aborder des sujets d’actualités et impactant, dans le cadre d’un moment convivial.

C’est donc dans cet état d’esprit que l’URH Hauts-de-France, avec son partenaire privilégié GRDF, a souhaité organiser, ce 30 juin, une rencontre sur les atouts et les perspectives du gaz vert. Au menu de cette rencontre :

– Réglementation environnementale 2020 : partage de cas d’études RE2020 pour découvrir les nouveaux optimums technico-économiques

– Retours d’expériences avec la participation de SIA Habitat et du bureau d’études BH environnement

– Nouveaux DPE : impacts sur la stratégie rénovation des bailleurs sociaux et perspectives des solutions GAZ

– Enjeux et opportunités de la méthanisation et valorisation du gaz vert dans le bâtiment : EnergieSprong et Home Green Gas

En introduction, le Mouvement Hlm régional a souhaité rappeler quelques éléments de contexte.

Simon Rambour, chargé de mission, URH Hauts-de-France :

« Il existe un engagement historique des bailleurs sociaux en faveur de transition énergétique, ils ont toujours été très proactifs sur le sujet. Ils portent depuis longtemps une attention particulière à la gestion de leur patrimoine, et à l’amélioration des conditions de vie de leurs locataires et implicitement à la lutte contre la précarité énergétique. Cela dans un contexte réglementaire dense (Loi Climat et résilience, nouveaux DPE, Stratégie nationale bas carbone, etc) qui risque de s’accentuer en lien avec l’activité réglementaire actuelle de l’Europe. Il est donc nécessaire pour les bailleurs de s’attaquer au bâti mais aussi au système énergétique pour atteindre ces prochains objectifs et le gaz vert est une opportunité de développement de vecteur énergétique décarboné local, tant que le coût pour le locataire reste optimal »

Alban Charrier, Responsable département prescriptions techniques, Union Sociale pour l’Habitat :

« Les bailleurs sociaux sont des acteurs vertueux sur les sujets de transition énergétique. Pour preuve, ils s’engagent dans le traitement de leurs passoires énergétiques. Les prochaines échéances réglementaires nécessitent effectivement un changement d’approche dans les stratégies patrimoniales des organismes. Il apparait indispensable de réfléchir au bâti et au mix énergétique, et d’avoir recours à des vecteurs énergétiques décarbonés ».

Pascal Delhomme, Chef de marché logement social, GRDF :

« Côté GRDF, la dynamique de développement du gaz vert est très forte, preuve en est : la mise en service de deux à trois unités de méthanisation par semaine. Ce développement ambitieux promet des perspectives très rassurantes corroborées par les projections de l’ADEME sur le développement de cette énergie. Cette situation est à mettre en parallèle avec le fait que le parc de logement social va de moins en moins consommer d’énergie, grâce à l’amélioration de la conception des opération. Le gaz vert est prêt pour relever les défis à vos côtés ».

Les travaux ont commencé avec une présentation de GRDF sur le gaz et les enjeux de la construction avec, entre autres, un décryptage des seuils et points de vigilance des prochaines réglementations. En effet, dès 2025 la partie carbone et son poids sur le bâti va être déterminante dans les futures opérations : pour atteindre les objectifs de la RE2020 et « les seuils carbone 2025 », il va être indispensable de repenser les systèmes énergétiques.

L’occasion pour GRDF de présenter la carte des solutions gaz RE2020, avec notamment une possibilité d’accompagnement pour mettre en place des actions en faveur de la transition énergétique :

– Identifier les optimums technico réglementaires selon différents scénarios adaptés à l’objectif du bailleur

– Contribuer à l’innovation : solutions hybrides et EnR, chaleur fatale, maîtrise de l’énergie pour l’occupant

– Faciliter la commercialisation

En conclusion, deux enjeux forts ont été identifiés :

  • Décarbonation des matériaux de construction pour la filière bâtiment et construction

  • Diversifier les mix énergétiques et développer les vecteurs énergétiques décarbonés

Comme ont pu le préciser les bailleurs présents, il existe une vraie complexité à adapter les systèmes énergétiques dans le cadre des rénovations, notamment en présence de passoires thermiques.

Les travaux se sont poursuivis avec un retour d’expérience d’un accompagnement de GRDF par l’intermédiaire du bailleur SIA Habitat et du bureau d’étude BH Environnement. L’occasion de mettre en avant un certain nombre de constats, notamment sur la problématique du confort d’été qui va devenir un enjeu de santé publique dans les prochaines années. En effet, 50% de l’Europe va être exposée à un risque très élevé de stress thermique au cours de l’été à court terme.

Ainsi, les intervenants ont rappelé que la RE 2020 ouvrait sur une nouvelle définition de le performance environnementale mais aussi sur une nouvelle approche conceptuelle. Les économies de carbone peuvent être envisagées grâce aux économies de matières, d’où l’idée de favoriser les mixtes béton / bois, les systèmes poteaux poutres, etc. Enfin, la RE2020 a un avantage incontestable : elle pousse les industriels à l’innovation.

En conclusion, la nouvelle réglementation environnementale 2020 est « une bulle » dans le sujet global de la transition énergétique. Ces nouvelles normes doivent permettre de prendre le sujet de manière plus large pour obtenir des bâtiments beaucoup plus résilients (comme avec le Pacte Lille Bas carbone). Elle nécessite d’avoir une vision plus globale, de penser à l’environnement du bâtiment au-delà du locataire.

Une partie de la matinée a été consacrée également aux opportunités que pouvait offrir le gaz dans le cas de réhabilitation, dans un contexte de mise en œuvre des nouveaux Diagnostics de Performances Energétiques (DPE).

Pour rappel, ¾ des bâtiments actuels seront encore présents en 2050, d’où un enjeu très fort sur le sujet. Aussi, dès que le gaz vert sera reconnu dans la réglementation, cette solution pourra représenter une véritable solution énergétique décarbonée.

Enfin, la matinée s’est conclue par un rappel des enjeux et opportunités de la méthanisation et de la valorisation du gaz vert dans le bâtiment, avec les sujets EnergieSpong et HomeGreen Gas.

En conclusion, le Mouvement Hlm a tenu à rappeler que la RE2020 impliquait un changement de paradigme et que les défis étaient importants réaffirmant que les bailleurs auront besoin nécessairement d’être soutenus lors de cette transition. Le distributeur de gaz a tenu à, quant à lui, rappeler que quel que soit les scénarii envisagés par l’ADEME, ou encore Megawatt, sur les moyens énergétiques à mettre en œuvre pour atteindre la Stratégie Nationale Bas Carbone à horizon 2050, l’apport du gaz vert sera nécessaire (à minima 130 TwH).

Pour GRDF, une première marche très importante aura lieu en 2025, et pour la franchir deux éléments clés doivent intervenir : le recours à l’hybridation et la reconnaissance du gaz vert dans la réglementation environnementale. Dans le contexte actuel, le gaz vert représente également un moyen de s’affranchir des évènements géopolitiques et donc de gagner en stabilité.

Après cette riche matinée, l’ensemble des participants a eu l’occasion de visiter l’unité de méthanisation de Gouy-Sous-Bellone qui alimente aujourd’hui plus de 3 000 foyers ! Quoi de mieux pour rendre concrets les échanges de la matinée ?

Prochaine rencontre à la rentrée !

Contact : s.rambour@union-habitat.org