[Solidarité] Un partenariat inédit entre l’URH et la FNSF pour permettre la sensibilisation à la détection des violences conjugales.

Publie le 5 mars 2022

Mardi 8 mars, lors de la journée des droits de la femme, l’association SOLFA a dispensé une formation de sensibilisation auprès de 14 personnes issues de 7 bailleurs (SIA Habitat, LMH, ICF Habitat, Pas-de-Calais habitat, Maisons&Cités, Vilogia, 3F Notre Logis).

Depuis le mois de janvier, le partenariat engagé entre l’URH Hauts-de-France et la Fédération Nationale Solidarité Femmes permet aux personnels de proximité et aux services commerciaux des bailleurs inscrits dans la démarche initiale, de participer à des sessions de formation se déroulant en deux temps.

La première session de formation permet d’outiller les participants en les sensibilisant à la détection des violences conjugales dans le parc de logement social. L’objectif est de mieux détecter les situations au sein des ménages et permettre une meilleure prise en charge des victimes. Cette formation dispensée en inter organisme permet également d’échanger sur les pratiques au sein des différents bailleurs sociaux en partagant des expériences du quotidien sur les parcours résidentiels parfois difficiles des femmes victimes de violences.

Lors d’une deuxième session qui intervient 6 mois après la première, les participants seront amenés à échanger sur des cas pratiques rencontrés au quotidien, afin de mesurer l’évolution des comportements et des attitudes sur le terrain.

A la fois technique et pratique, ces formations qui vont permettre de sensibiliser 945 personnes sur l’ensemble du territoire régional démontrent une fois de plus la volonté du mouvement Hlm de mettre la solidarité et la proximité au cœur des missions.

Quels sont les 6 grands types de violences ?

Physiques (coups, bousculades…)

Verbales (humiliations, insultes…)

Sexuelles (attouchements, viols…)

Psychologiques (comportement de domination toxique)

Administratives (extorsion ou privation des certaines pièces administratives…)

Économiques (privation…)

Grace aux exemples et aux témoignages des formatrices, les stagiaires présents ont pu comprendre le quotidien souvent méconnu des victimes et ainsi se projeter dans les situations de crise vécues chaque jour par certaines locataires. Au cours des échanges, certains stagiaires ont également fait part de leur frustration de constater que plusieurs victimes revenaient au domicile du conjoint violent. Un constat partagé par les membres de l’association SOLFA qui ont expliqué ces situations par le cycle de la violence.

Phase 1 : Climat de tension (peur de la partenaire)

Phase 2 : Passage à l’acte (agression du partenaire)

Phase 3 Déresponsabilisation (Invalidation du partenaire)

Phase 4 : Lune de miel (Rémission du partenaire)

Ce schéma souvent rencontré par les associations est également présent chez certains bailleurs qui ont pourtant l’ambition de trouver des solutions de logement rapide aux victimes identifiées, mais se heurte parfois au refus de quitter le domicile conjugal. Les refus étant souvent motivés par des excuses matérielles (manque de moyens) ou psychologiques (incapacité à l’indépendance).

Comment agir ?

Comme l’a rappelé la formatrice de l’association SOLFA, il est important de valoriser la victime dans sa démarche et l’inviter même si cela est difficile à prendre des décisions pour le bien de sa personne et de sa famille. En effet, les enfants sont souvent les victimes oubliées de ces situations, à la fois enjeu au sein du couple et lien persistant entre les conjoints, ils conservent des relations avec les deux parents, même après la séparation éventuelle.

A noter : A la suite de la formation, les stagiaires vont recevoir un guide pratique avec les coordonnées des associations présentes sur le territoire, afin d’interpeller plus facilement les professionnels en mesure d’accompagner efficacement les victimes dans leur parcours social, psychologique et résidentiel.