Les bailleurs sociaux produisent, en moyenne chaque année dans notre région, autour 8 500 logements locatifs neufs là où le besoin est plutôt estimé à plus de 11 000 logements pour répondre à l’évolution croissante de la demande (+11 % depuis 2015 ) sur tous les territoires.
La situation ne serait pas inquiétante si, en parallèle, nous n’assistions pas à une tension croissante sur les attributions liée à la baisse continue des libérations de logements sociaux depuis ces dernières années, et plus particulièrement depuis la crise sanitaire.
Le mouvement hlm régional, très attentif à ces évolutions et pourtant très volontaire pour augmenter sa production, a identifié plusieurs freins :
➤ ceux liés à la raréfaction et à l’augmentation du prix du foncier dans des contextes de plus en plus complexes (friches urbaines, commerciales ou industrielles) pour répondre aux enjeux de la sobriété foncière,
➤ ceux liés à l’évolution des coûts de production (impact des normes énergétiques et environnementales) des opérations (+20% depuis 2014) alors même que les fonds propres des bailleurs ont été fortement impactés par la RLS et la fin de la TVA réduite et que les financements de l’État (FNAP) n’ont pas compensé ces évolutions.
➤ ceux liés à la complexification des procédures d’instruction (ralentissement du montage des projets) en lien avec les enjeux de préservation du patrimoine (historique par exemple) ou de respect des normes environnementales (Loi sur l’eau), dans une situation où les services instructeurs subissent également des engorgements liés à l’inflation des normes dont ils ont le contrôle de la mise en œuvre.
➤ ceux liés à la méconnaissance des nombreuses solutions logement désormais proposées par les tous les acteurs du logement social dont l’offre est parfois encore trop souvent stigmatisée.
Les bailleurs sociaux sont, avec les demandeurs de logement, au bout de la chaîne de production. Au service des collectivités et de l’État, pour répondre aux attentes des territoires, ils ont besoin, plus que jamais, d’une alliance forte de l’ensemble des acteurs en région, pour réunir toutes les conditions permettant de débloquer et d’accélérer la chaîne de production de logement.
Nous serons au rendez-vous des enjeux régionaux, avec la capacité de notre maîtrise d’ouvrage directe et celle des promoteurs privés si, ensemble (État, Collectivités, Opérateurs fonciers, …), nous trouvons les solutions pour mieux accompagner financièrement, juridiquement et administrativement le montage et la sortie rapide des opérations.
Dès aujourd’hui, avec l’État et les collectivités délégataires, mettons en application, pour cette nouvelle année 2022, de nouvelles marges locales plus favorables qui permettront aux bailleurs de continuer à produire, dans des conditions financièrement soutenables, des opérations de qualité.
Avec les EPF, développons la libération du foncier public au profit du logement social dans des conditions qui garantissent la soutenabilité financière des opérations
Avec les collectivités, nouons des alliances pour définir une offre de logement territoriale adaptée aux besoins des territoires et des ménages qui souhaitent y résider ou y travailler.
Nous avons des idées, aidez-nous à les mettre en œuvre !
Jean-Louis COTTIGNY, Président de l’Union Régionale pour l’Habitat Hauts-de-France