[Edito] Des bailleurs sociaux régionaux déterminés face au défi du bas carbone

Publie le 9 novembre 2021

Au lendemain de l’adoption de la nouvelle réglementation environnementale (RE2020) et de la loi Climat et résilience (imposant l’éradication des « passoires énergétiques » pour 2034), les volumes d’activités portés par les bailleurs sociaux dans le cadre de la relance en font des acteurs incontournables de la stratégie bas carbone, à l’échelle nationale, comme sur les territoires de la Région.

Production d’énergies renouvelables, amélioration de la performance énergétique des logements, recours aux matériaux biosourcés… Si les objectifs sont unanimement partagés, ces nouvelles règles du jeu représentent un virage important dans les modes de faire pour l’ensemble de la chaine du bâtiment.

Le recours aux matériaux biosourcés, notamment, suscite de nombreuses questions à l’heure où les bailleurs développent leur utilisation : ces matériaux ont-ils les mêmes propriétés et sont-ils aussi fiables que les matériaux utilisés plus couramment ? Les filières sont-elles prêtes à faire face aux volumes de commande à venir dès 2022 ?  Comment être à la fois au rendez-vous des volumes attendus et faire face aux surcoûts induits par le recours à ces nouveaux matériaux ?

Si la majorité des bailleurs commence à y recourir, certains vont beaucoup plus loin pour tester, développer, évaluer et former à ces nouvelles filières de matériaux biosourcées en région :

Maisons et cités, notamment, dans le cadre de la réhabilitation de son patrimoine minier et du Programme Hauts-de-Chanvre, s’est positionné comme pilote pour l’expérimentation du béton de chanvre comme isolant, dans le cadre de l’opération Pecquenchanvre (réhabilitation de 50 logements à Pecquencourt).

► Parallèlement, l’OPAL, se lance, dans l’Aisne, dans la construction bois et paille à Anizy-le-Grand, avec 2 logements passifs.

► Enfin, SIA Habitat travaille actuellement au lancement d’une expérimentation à Méricourt, pour la commercialisation d’une brique de lin locale.  

Aujourd’hui, la pérennisation de ces filières biosourcées en région sera conditionnée par notre capacité collective à créer un écosystème régional favorable en lien avec les partenaires régionaux (Ademe, Région, Rev3, Banque des territoires, Cd2e, Fibois, Codem…). Il conviendra enfin que les pouvoirs publics développent des outils financiers adaptés pour accompagner les maitres d’ouvrage qui supportent aujourd’hui seuls les surcouts induits par cet investissement innovant et pionnier dans des filières en cours de construction.

Jean-Louis COTTIGNY,

Président de l’Union Régionale pour l’Habitat Hauts-de-France