La rentrée du Mouvement Hlm Hauts-de-France et de ses partenaires : 8 propositions pour la relance

Publie le 2 octobre 2020

Ce mardi 8 septembre, l’Union Régionale pour l’Habitat, représentant le logement social en Hauts-de-France, accompagnée de ses partenaires, a présenté les propositions du mouvement Hlm en région pour réussir une relance économique, responsable et solidaire.

En préambule , Jean-Louis COTTIGNY, Président de l’Union Régionale pour l’Habitat, a souhaité placer cette rencontre sous le signe du dynamisme et du volontarisme, en l’inscrivant pleinement dans la trajectoire gouvernementale du plan #Francerelance.

Le Président de l’URH a rappelé l’importance du mouvement Hlm dans la Région. Son impact est fondamental sur l’ensemble des territoires en raison du poids du parc hlm en Hauts-de-France (580 000 logements gérés par 57 bailleurs sociaux soit le 2ème parc après l’Ile-de-France), mais également des marchés de travaux considérables qu’il apporte aux entreprises locales, agissant ainsi comme un véritable bouclier économique et social contre les effets de la crise actuelle.

 » Les organismes Hlm Hauts-de-France sont solidaires du tissu économique local et présents dans la proximité « .

Dès l’annonce du déconfinement, le mouvement Hlm, conscient de l’urgence de la situation, s’est mobilisé avec l’ensemble de ses partenaires pour répondre aux défis de solidarité qui s’imposaient, en relançant les chantiers dès que possible et en multipliant les initiatives de protection en faveur des ménages modestes ou isolés.

http://www.unionhabitat-hautsdefrance.org/2020/06/02/solidarite-la-proximite-un-enjeu-prioritaire-pour-les-bailleurs-hauts-de-france/
http://www.unionhabitat-hautsdefrance.org/2020/04/20/chantiers-les-hauts-de-france-signent-la-1ere-charte-partenariale-de-bonnes-pratiques-pour-la-gestion-des-chantiers-en-situation-de-crise-sanitaire/

« En effet, si les attributions de logement ont baissé en moyenne en région de 34% pendant la période de confinement, la chute des attributions aux sortants d’hébergement n’a été que de 25% ». 

Une fois encore, le mouvement Hlm Hauts-de-France a su réunir les moyens nécessaires afin de répondre aux situations difficiles, tant sociales, qu’économiques, engendrées par la période de confinement.

« Au travers de ces initiatives prises en période de crise, les bailleurs ont concrètement démontré qu’ils savent assumer leur rôle d’amortisseur social et économique ».

3 urgences majeures inscrites à l’agenda des bailleurs sociaux de la Région:

  • Une urgence économique : en tant qu’acteur économique majeur de la région, le mouvement Hlm Hauts-de-France a une responsabilité auprès des entreprises qui composent l’environnement professionnel et économique de nos territoires.
  • Une urgence sociale : en tant que ciment de la société française, le logement social sécurise les familles, la santé et la sécurité des résidents. Le mouvement Hlm est un atout essentiel permettant d’offrir de la stabilité dans une période d’incertitude.
  • Une urgence écologique : en tant que précurseurs dans l’innovation, les Hlm sont les laboratoires du logement de demain. Grâce à la rénovation énergétique, aux nouvelles méthodes de construction écoresponsable, le logement social s’impose comme un formidable levier pour améliorer le pouvoir de vivre des ménages, en s’attachant à baisser les charges énergétiques.

DES BAILLEURS SOCIAUX OPTIMISTES… mais REALISTES

Le plan de relance présenté par le gouvernement est une première étape nécessaire, mais il faut désormais agir à très court terme pour parer aux situations d’urgence que vivent nos concitoyens et entreprises.

« Je souhaite que notre obsession collective et régionale soit, dès maintenant, l’emploi et le niveau de vie des ménages les plus modestes, leur pouvoir d’achat. « 

Les effets de la crise sanitaire sur les territoires nous obligent à une prise de conscience collective et à un véritable constat de situation. La lourdeur des procédures d’instruction a un effet démultiplié en période de crise. Comme l’a rappelé le Président de l’URH, il est impératif « d’assouplir certaines règles afin de fluidifier les dossiers et encourager l’engagement des chantiers » ce qui aura pour conséquence directe la création d’activité économique, d’emplois et donc de pouvoir d’achat.

Les chiffres sont « têtus » et le constat aujourd’hui est sans appel :

  • la production de logement abordable est insuffisante en région Hauts-de-France, trop lente (plafonnée à 75% de l’objectif annuel), pas assez sociale alors que les besoins sont en croissance notamment sur les territoires les plus en tension comme la MEL ou le sud de l’Oise. 
  • les bailleurs et leurs partenaires continuent à ne pas réussir à répondre à la hauteur de l’ampleur des besoins des plus fragiles : la demande ne faiblit pas, les attributions baissent en région, les ménages sont moins mobiles, les parcours résidentiels sont bloqués

Si les freins sont désormais collectivement identifiés, il reste maintenant à agir pour être à la hauteur des besoins en logement sur le territoire, et construire ensemble un plan de relance ambitieux de 8 milliards € sur 3 ans. « Une nouvelle preuve que le logement social peut rapporter plus qu’il ne coûte« .

La simplification : jouer collectivement pour réussir

Comme l’a rappelé Arnaud DELANNAY (Vice-Président de Coopératives en région et Directeur Général de Notre Logis), le mouvement Hlm « n’est pas un monde qui se plaint » . Il agit, innove et trouve des solutions aux problématiques qui se posent sur son chemin. Cependant et en période de crise, le mouvement Hlm « a besoin d’énergie collective pour fluidifier les autorisations« , il faut « déconfiner les partenaires » pour développer des projets et engager une véritable politique de reprise sur l’ensemble des territoires, mais prioritairement dans les zones tendues.

« Il y a une vraie urgence, la MEL est la deuxième métropole en termes de tension, comme le confirme le récent décret publié durant l’été ».

La demande de logement est extrêmement importante sur certains territoires et le nombre de programmes de logements en attente (instruction ou financement…) est considérable. Ces situations bloquées doivent être solutionnées dans le cadre d’une stratégie soutenue collectivement.

Réinvestir dans les territoires oubliés

Pour évoquer l’enjeu du logement social sur les territoires détendus, Freddy GRZEZICIAK (Président de l’OPAL), a réaffirmé la nécessité de ne pas « délaisser les habitants des bourgs ruraux et petites villes souvent en grande difficulté, dépourvus de bassins d’emplois« . Ainsi, il est important que le plan de relance soit équilibré et puisse irriguer l’ensemble des Hauts-de-France. Les habitants de ces territoires ont des besoins spécifiques en mobilité, en logement, et en accompagnement et « le bailleur est bien souvent le seul acteur qui reste en lien avec ces ménages, obligeant les équipes à intervenir au delà de leurs compétences« . Aussi, le Président de l’OPAL a réaffirmé à son tour, démonstration économique à l’appui dévoilée dans une toute récente étude régionale, la nécessité de réinvestir massivement dans le logement social, pour mieux répondre aux enjeux spécifiques de transformation du parc social présent sur ces territoires détendus.

« Les organismes en tant que donneurs d’ordre génèrent des emplois non délocalisables, garantissent et pérennisent des foyers d’emplois sur ces territoires ».

Mobiliser les moyens financiers à la hauteur des enjeux régionaux

La relance doit nécessairement passer par une augmentation de la production de logements neufs, notamment en PLAI (bas loyers) pour favoriser l’accès au logement des ménages modestes. Cette posture partagée par l’ensemble des organismes et des acteurs de la solidarité se heurte néanmoins à l’absence de propositions concrètes dans le plan de relance annoncé par le gouvernement. Comme l’a évoqué Jean-François DEVILLERS (Directeur Général d’Habitat du Nord, représentant pour la circonstance les E.S.H en région) : « Si on veut garder notre place de « promoteurs immobiliers » et conserver les entreprises, il faut que la production soit soutenue« . Au delà de la réponse forte et ambitieuse à apporter au besoin croissant de logements sociaux sur notre territoire, il est désormais essentiel de considérer le logement social comme un bien de première nécessité justifiant un allègement de la TVA pour redynamiser le secteur de la construction et de la réhabilitation.

Les partenaires de l’URH, présents aux côtés des bailleurs, ont unanimement partagé les constats et propositions

Co -constructeurs des engagements portés dans les 8 propositions pour une relance responsable et solidaire en Hauts-de-France, les partenaires de l’URH incarnent des piliers essentiels dans la réussite du plan de relance régional. Plusieurs d’entre-eux ont répondu présents à cette conférence de presse de rentrée :

  • La Banque des Territoires, représentée par Olivier CAMAU, directeur régional et son équipe de direction
  • Action Logement, représenté par son Président, Frédéric ROUSSEL
  • URHAJ (union régionale pour l’habitat des jeunes) représentée par son Délégué Régional, Ménouar MALIK
  • ENEDIS représenté par Thierry PAGES, directeur régional
  • GRDF représenté par Jérôme DEBARRE
  • EFLO, (établissement Public foncier de l’Oise) représenté par son directeur Jean-Marc DESCOT
  • EPF Nord-Pas de Calais représenté par sa directrice Loranne BAILLY

Quatre partenaires ont tenu tout particulièrement à témoigner de leur motivation à porter plusieurs des propositions de l’URH Hauts-de-France.

Fédération des Promoteurs Immobiliers

Philippe DEPASSE (Président de la Fédération des Promoteurs Immobiliers Hauts-de-France) a salué les propositions portées par l’Union Régionale pour l’Habitat, et partage beaucoup des constats formulés tout en rappelant également l’absence d’investissement pour le logement neuf dans le cadre de la relance. Le confinement a fortement impacté le secteur du bâtiment (3000 emplois perdus), « il est donc urgent de clarifier l’avenir des dispositifs fiscaux (Pinel) et de simplifier l’obtention des permis de construire avec un traitement dématérialisé des demandes« . Le Président de la Fédération des Promoteurs Immobiliers en appelle à identifier les freins à l’instruction des autorisations d’urbanisme pour pouvoir ensuite engager une réforme aux niveaux local et national.

Fédération Française du Bâtiment

Thierry COLLET (secrétaire général de la FFB) a rappelé l’importance d’un plan de relance solidaire et responsable, « comme un enjeu crucial de survie pour les entreprises« . Il a notamment apporté un soutien marqué à 2 propositions du mouvement Hlm régional.

  • La territorialisation : favoriser l’accès des entreprises aux marchés locaux sera l’un des leviers à la réussite du plan de relance.
  • La restauration de la confiance : « le plan de relance sera efficace à condition que la confiance soit rétablie ». Pour renforcer cette confiance, il faut donner de la lisibilité sur les travaux, pour rendre visibles les chantiers à venir. Il faudra construire des plans patrimoniaux sur le long temps pour garantir de la stabilité et donner de la perspective sur les engagements de travaux, citant le travail engagé sur le sujet avec l’URH.

Fédération des Acteurs de la Solidarité, Fondation Abbé Pierre

Mireille CHARONNAT (Vice-Présidente de la Fédération des Acteurs de la Solidarité et représentant pour l’occasion la Fondation Abbé Pierre) partage également les constats et les propositions de relance portées par le mouvement Hlm Hauts-de-France. Elle a rappelé que : « la FAS et la FAP sont pleinement mobilisés pour répondre à cet enjeu fondamental qu’est le logement pour tous« , mentionnant également « avoir apprécié la réactivité des bailleurs après le confinement pour une reprise rapide des attributions et pour le relogement des sans-abris. « 

Il est vrai que le mouvement Hlm Hauts-de-France s’est très fortement illustré par sa réactivité et sa capacité d’adaptation, pour répondre présent sur le terrain des attributions malgré des mesures sanitaires contraignantes.

« Les objectifs de relogements des ménages prioritaires sont très largement atteints et auraient sans doute été meilleurs si le contexte avait été différent ».

En tant qu’acteurs de solidarité, la FAS et la FAP soulignent l’effet positif des rénovations énergétiques sur le budget des ménages et sur l’emploi local, mais déplorent le manque d’ambition du plan de relance gouvernemental sur le logement neuf, qui aurait pu être un levier majeur pour la relance« . Ce constat partagé entre les acteurs de la construction et ceux de l’accompagnement social prouve que ce maillon essentiel manque actuellement à la chaîne de la relance. Comme l’a rappelé Mireille CHARONNAT: « Il faut construire du logement pour répondre aux objectifs du Logement d’Abord« .

« Les bailleurs sociaux ont compris les enjeux majeurs de l’accès au logement, l’accompagnement social, l’accès des ménages au numérique, le pouvoir d’achat… »

Aussi, la vice-Président de la FAS se refuse à revenir dans 5 ans pour faire les mêmes constats et invite à poursuivre les réflexions pour mieux accueillir celles et ceux qui sont victimes de la grande précarité et ne peuvent prétendre à un toit.

Comme l’a très justement rappelé le Président de l’URH : « les frais engagés par l’ensemble des acteurs lors d’une expulsion sont bien supérieurs à ceux nécessaire pour un accompagnement social renforcé d’un ménage en difficulté« .

URIOPSS Hauts-de-France

José GULINO (Président de Soliha et représentant l’URIOPSS) a rappelé que « la crise nous a démontré à tous l’importance du logement dans notre quotidien. Confinés, nous avons appris à apprécier la sécurité d’un toit. Mais si une approche globale est nécessaire, il est obligatoire de remettre le territoire au centre du schéma ».

« Territorialiser est une une priorité pour notre pays »

Pour répondre de manière toujours plus efficace à la demande, il faut adapter les modèles aux besoins des territoires et ne pas rester bloquer dans les carcans administratifs. Dans ce « monde d’après« , nous devons renforcer le lien entre les familles, les bailleurs et les associations et favoriser l’écoute de chacun au profit de tous.

« Pendant cette période de crise sociale, nous devons être avec vous des faiseurs de liens social avec les locataires pour leur dire que les acteurs travaillent pour eux ».

José GULINO invitant même à inscrire une nouvelle et neuvième proposition, celle de contribuer à re-créer du lien entre les familles, le tissu associatif et l’ensemble des acteurs du mouvement Hlm.

La conférence de presse organisée par l’Union Régionale pour l’Habitat Hauts-de-France a permis de mettre en lumière les 8 propositions du mouvement du logement social Hauts-de-France pour une relance solidaire et responsable. Ce fut l’occasion d’afficher toute l’ambition et le dynamisme des organismes Hlm pour contribuer à un plan régional partagé par les acteurs du BTP et de la solidarité. Cependant, il est nécessaire de rester vigilant et d’affirmer le besoin de mesures à très court terme et d’un plan spécifique pour accompagner massivement et durablement la construction de logements neufs.

Merci à l’ensemble de nos partenaires!

Dès aujourd’hui, libérons les énergies et soyons, collectivement, audacieux dans l’action…

Consulter ou télécharger la Contribution du mouvement Hlm régional.